« Forger la parole » : mon expérience à La Fabrique de la diplomatie

« Forger la parole » : mon expérience à La Fabrique de la diplomatie

10 Sep 2025

Christopher

Mur d’images des partenaires de La Fabrique de la diplomatie

Dès 9h du matin, une longue file s’étirait déjà du numéro 8 au numéro 40 de l’avenue Saint-Mandé. Des milliers de personnes attendaient avec impatience de franchir les portes de « La Fabrique de la diplomatie », organisée les 5 et 6 septembre 2025 à l’Université Sorbonne Nouvelle, à Paris. J’y ai rencontré des jeunes venus de Poitiers, de Lille, ou encore d’un petit village normand : tous avaient fait le déplacement spécialement pour l’occasion. L’ambiance laissait deviner un véritable succès populaire.

Portée par le Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (MEAE) et l’Académie diplomatique et consulaire, cette manifestation inédite a attiré un public varié, curieux de découvrir les coulisses de la diplomatie française.

En tant qu’e-ambassadeur Campus France, j’ai eu l’honneur de participer à cet événement. Aux côtés de l’équipe Campus France, j’ai accueilli les visiteurs, partagé mon parcours d’alumni, échangé sur les opportunités d’études en France et contribué à mettre en lumière la diplomatie culturelle et scientifique. J’ai également entendu des témoignages d’autres étudiants, notamment ceux qui avaient célébré l’Alumni Day dans leurs pays respectifs, un événement fédérant chaque année des centaines d’agences Campus France aux quatre coins du monde.

Notre stand a été un lieu de rencontres intenses : certains visiteurs cherchaient un stage, d’autres découvraient pour la première fois le rôle de Campus France, et plusieurs revenaient tout simplement renouer avec une institution qui avait marqué leur parcours. Beaucoup souhaitaient aussi élargir leur réseau et rêvaient déjà de tracer leur chemin dans le monde diplomatique.

Le public à la rencontre des équipes de Campus France et de ses alumni-ambassadeurs.

Logo de la revue Inflexions, “Civils et militaires : pouvoir dire”

Parmi les stands où j’ai pris le temps de m’arrêter longuement, celui de la revue Inflexions proposait une réflexion riche en confrontant les regards civils et militaires. J’y ai perçu une véritable illustration de l’essence de la diplomatie : écouter, comparer et apprendre les uns des autres. J’ai eu la chance d’échanger avec le major Karine Ferré, membre du secrétariat de rédaction, lors d’une discussion à la fois humaine et philosophique, qui a enrichi ma compréhension des parcours, des aspirations et des vies parfois si différentes, mais profondément complémentaires, des militaires et des civils.

Non loin de là, le stand de la Journée défense et citoyenneté nouvelle génération (JDC) offrait une expérience totalement différente : une immersion en 3D avec casque de réalité virtuelle, plongeant les visiteurs au cœur des missions de terrain. Deux approches très distinctes, mais complémentaires, qui invitaient à questionner la place de l’armée et du citoyen dans la société.

Participants et intervenants réunis autour d’une discussion ouverte à La Fabrique de la diplomatie.

Au total, La Fabrique de la diplomatie a offert plus de 100 heures de débats et près de 150 espaces d’échanges : conférences, tables rondes et simulations immersives. Une véritable vitrine de la diplomatie française dans toutes ses dimensions, culturelle, scientifique, économique et politique.

Ce que je retiens de cette manifestation, ce n’est pas seulement la diversité des thématiques abordées, mais la puissance des échanges humains. La diplomatie n’est pas une parole figée : elle se construit dans l’écoute, dans la rencontre et dans l’art de transformer les désaccords en dialogue. C’est là que la citation d’Édouard Glissant résonne avec force : « Quitter le cri, forger la parole ! ». Car au fond, fabriquer la diplomatie, c’est choisir la parole au lieu du bruit, la relation plutôt que la rupture.