Un Fancy Fair à Paris

Un Fancy Fair à Paris

27 Août 2024

Christopher

« Si vous avez la chance d’avoir vécu jeune homme à Paris, où que vous alliez pour le reste de votre vie, cela ne vous quitte pas, Paris est une fête. » – Ernest Hemingway

Bigg Frankii et DJ Steri capturés depuis les coulisses.

La France est un véritable carrefour du monde ! Paris, cette capitale internationale, en est le cœur vibrant. Chaque étudiant venu des quatre coins du globe trouvera un peu de chez lui ici. Que ce soit à travers les us et coutumes, la gastronomie, ou les divers événements, la France a beaucoup à offrir à ses visiteurs, tout en laissant une empreinte indélébile sur eux.

En tant que résident actif au sein de diverses communautés, j’ai eu l’occasion de vivre des moments inoubliables en France. J’ai participé à la fête du drapeau des Haïtiens à l’UNESCO, au bal des pompiers lors du 14 juillet (la fête nationale en France), au marché de Noël de Strasbourg, et plus récemment, à un Fancy Fair mauricien en plein cœur de Paris. Ces événements illustrent la richesse culturelle et la diversité qu’offre la France. Avez-vous déjà assisté à un Fancy Fair ? Quelles impressions en avez-vous gardées ? Je vais partager avec vous un retour d’expérience des artistes de cette manifestation, des moments avant, pendant et après le concert de cet événement : un exemple parfait de Paris en fête en couleurs !

Sky To Be et DJ Steri.

À l’origine, un Fancy Fair est un événement où l’on vend des articles pour collecter des fonds à des fins caritatives. Cependant, un Fancy Fair se distingue par la vente de nourriture des Mascareignes, des jeux variés, et surtout des concerts réunissant plusieurs artistes, souvent sans but caritatif. Cet événement, qui s’est déroulé sur deux jours au début du mois de juillet, permet à son public de se dépayser. Il a réuni de nombreux artistes renommés de l’Île Maurice. Parmi eux, Alain Ramanisum, célèbre pour son tube de l’été 2013 en France « Li tourne« , Sky To Be, récompensé par le disque de l’année 2018 à l’Ïle Maurice « Dodo Baba », ainsi que Big Franki et La Nikita, entre autres.

Cette immersion dans la diversité artistique ne serait pas complète sans une exploration des coulisses, où j’ai eu la chance de rencontrer personnellement certains des artistes. L’animatrice de cet événement, La Nikita, est aussi une chanteuse et animatrice à la radio et à la télévision nationale. Ses proches la connaissent sous le prénom de Noémie. Elle est surtout connue pour la chanson « Mo Birthday Song » en collaboration avec Stelio. Depuis, elle a sorti de nombreux disques, dont « Mo Zip Desire« . Une étoile montante souvent accompagnée à la guitare par Mathieu Sournois (Pro Feel Studio), qui peut sembler timide au premier abord. Pourtant, Mathieu évolue musicalement à l’international aux côtés du chanteur mahorais Baco.

La Nikita et Mathieu Sournois

La Nikita et Mathieu ont partagé leur expérience en évoquant la générosité de leurs fans, qui leur ont offert des cadeaux et exprimé leurs émotions. Ils se souviennent particulièrement d’un témoignage : – « Vous nous avez ramené du soleil, gardez vos sourires et continuez à partager votre joie de vivre ». Pour eux, ce fut une expérience magique de pouvoir apporter, grâce à leurs voix et mélodies, un petit bout d’ailleurs à Paris. Toucher les cœurs, les faire chanter et danser leur procure une joie incommensurable.

Les moments passés sur scène sont mémorables, mais les rencontres en dehors des performances révèlent souvent davantage sur la personnalité des artistes. Parmi les artistes présents, j’ai eu une connexion particulière avec le chanteur Sky To Be. Doté d’un sens de l’humour remarquable et d’un talent narratif captivant, je l’ai rencontré dans le lobby de l’hôtel où logeaient tous les artistes. Contrairement à Cendrillon qui quitte à minuit, il nous a rejoints vers 2h du matin. Ce soir-là, les fous rires étaient au rendez-vous, contrastant avec la veille où les artistes jouaient de divers instruments et chantaient.

À mesure que la nuit avançait, les différents artistes regagnaient leurs chambres. Avec Sky To Be, nous avons commencé à discuter de la vie. Nos conversations philosophiques ont pris une telle ampleur qu’elles ressemblaient à un match olympique de ping-pong : nous nous renvoyions des réflexions, étions d’accord, puis nous contredisions, créant ainsi une stimulation intellectuelle intense. La conversation s’est centrée sur une question principale : qu’est-ce qui rend un chanteur international ? Emportés par notre échange sur le monde artistique, tant sonore que visuel, nous avons discuté jusqu’au lever du soleil de nos projets respectifs. On dit que le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt, nous étions éveillés ! Sky To Be, chaleureux et intelligent, débordant d’idées et de projets, repousse sans cesse ses limites et n’a pas fini de nous surprendre.

Sky To Be devant son public. Crédit photo pour toutes les images : @kreyolomounn.

Ces rencontres m’ont permis, le lendemain, d’être dans les coulisses du deuxième jour du festival, de voir les artistes se préparer, et de capturer des moments intimes à travers mon objectif. Le public se déchaînait en voyant les artistes qu’ils écoutent au quotidien, ils se ruaient à la fin de chaque prestation pour obtenir une photo. Avec gentillesse et bienveillance, Sky To Be me demandait de le prendre en photo avec ses fans. Il est tellement bon camarade que durant un moment, j’ai senti qu’il était comme un grand frère, lui qui fait partie de ma playlist Spotify quotidienne. Généreux, après le concert, il nous a invités au restaurant avec quelques-uns de ses fans français, de l’île sœur, qui avaient fait le déplacement pour le rencontrer.

Vanessa, une Guyanaise et étudiante en droit à l’Université Paris Panthéon-Assas, n’a pas manqué l’occasion de prendre des photos avec ces artistes. Elle partage avec nous : « Avec mes études prenantes, je n’ai pratiquement pas le temps de sortir, mais je suis contente d’avoir pu être ici aujourd’hui. Cela me motive pour la suite. Avoir la tête uniquement dans les livres, c’est contre-productif. Les billets pour des destinations lointaines coûtent cher, alors avoir la chance que ces artistes viennent à nous, c’est incroyable ! » Ses paroles soulignent l’importance de saisir ces occasions culturelles, qui enrichissent l’apprentissage et la vie quotidienne.

Durant ces 48 heures de folie qui m’ont rappelé mes années d’études à la faculté d’Arts plastiques, entre l’hôtel, le lieu du concert, les restaurants et les flâneries dans la magnifique ville de Paris, j’ai eu la chance de découvrir des artistes formidables qui savent arrêter le temps, dans le rire et l’échange poussés à leur paroxysme. Dans le monde contemporain où nous vivons, tout va tellement vite, ces moments de simplicité et d’échanges humains n’ont pas de prix. Comme le dit Hemingway, Paris est véritablement une fête, et chaque rencontre, chaque événement, contribue à la magie de cette ville.

Comment oublier Sky To Be, Kevin de son vrai nom, qui imite si bien le protagoniste aventureux et audacieux des Minions !